2

Dans le soleil oblique du matin, le petit astronef délabré descendait lentement, tel un objet à la dérive, vers le terrain.

L’homme barbu, déguenillé, assis sur le siège du pilote, se raidit, tous les nerfs tendus.

Pas commode, se disait-il en lui-même. Difficile et délicat de manier un tel poids, de juger de la distance et de la vitesse… difficile de faire atterrir mollement des tonnes de métal malgré l’attraction féroce de la gravité. Plus difficile même que de les faire décoller alors qu’il ne s’agit que de les faire s’envoler et foncer dans l’espace.

Pendant un instant, l’astronef vacilla et l’homme dut lutter, lutter de toutes les forces de sa volonté et de son cerveau… puis la machine flotta de nouveau, se maintenant à un ou deux mètres au-dessus de la surface du terrain.

L’homme la posa si doucement qu’elle fit à peine un petit bruit sec en touchant le sol.

Il resta immobile sur son siège, se décontractant lentement, graduellement, muscle après muscle. Épuisé, se dit-il, jamais rien fait d’aussi difficile. Encore quelques kilomètres et je l’aurais laissé s’écraser.

Au loin, tout au bout de la pelouse, se trouvait un groupe de bâtiments ; un véhicule terrestre en avait surgi et venait droit vers lui.

Un petit vent se glissa par le hublot brisé et lui caressa le visage, ce qui lui rappela…

Respire, se dit-il. Il faut que tu respires quand ils arriveront. Il faut que tu respires et que tu sortes et que tu leur souries. Ils ne doivent rien remarquer. Pas tout de suite, du moins. La barbe et les vêtements déchirés y aideront un peu. Ils seront si occupés à les regarder bouche bée qu’ils ne feront pas attention au reste. Mais pas la respiration. Ils pourraient le remarquer, que tu ne respires pas.

Avec circonspection, il aspira une bouffée d’air, en sentit la brûlure quand elle passa dans ses narines, s’engouffra dans sa gorge et atteignit ses poumons.

Une autre respiration, puis une autre, et l’air prit un parfum de vie étrangement excitant. Le sang battit dans sa gorge, à ses tempes ; il posa les doigts sur l’un de ses poignets et sentit palpiter son pouls.

Une nausée le saisit, une brève envie de vomir contre laquelle il lutta, raidissant son corps, se souvenant de toutes les choses qu’il devait faire.

Le pouvoir de la volonté, se dit-il, le pouvoir de l’esprit… le pouvoir qu’aucun homme n’utilise à plein. La volonté de dire au corps les choses qu’il doit faire, le pouvoir de faire redémarrer une machine après qu’elle est restée des années sans tourner.

Une respiration et encore une autre. Son cœur battait maintenant de plus en plus régulièrement, comme une pompe.

Calme-toi, mon estomac.

En route, mon foie.

Continue de pomper, mon cœur.

Ce n’est pas comme si vous étiez vieux et rouillés, car vous ne l’avez jamais été. L’autre système a pris soin que vous soyez toujours prêts à repartir instantanément.

Mais le changement était un choc. Il avait su qu’il en serait ainsi. Il avait redouté ce passage, car il savait ce qu’il signifierait. La torture d’un nouveau type de vie et de métabolisme.

Dans son esprit, il évoqua en négatif l’image de son corps et de tous ses organes… une image changeante, vacillante qui tremblait et se brouillait et passait d’une couleur à une autre.

Mais elle se stabilisa par un durcissement de son esprit, par la poussée de sa volonté et finalement l’image resta immobile, nette et brillante, et il sut que le pire était passé.

Il était agrippé aux commandes de l’astronef, les mains crispées si férocement qu’elles en marquaient presque le métal ; la sueur coulait sur son corps et il se sentait faible et sans énergie.

Ses nerfs se calmèrent ; son cœur continuait de pomper le sang et il sentit qu’il respirait sans même y penser.

Pendant un moment encore, il resta assis sur son siège à se détendre. Le petit vent revint par le hublot brisé et effleura sa joue. Le véhicule terrestre était tout proche.

— Johnny, murmura-t-il, nous sommes revenus. Nous avons réussi. Nous sommes chez moi, Johnny. L’endroit dont je parlais.

Mais il n’y eut pas de réponse, simplement un sentiment de douceur tout au fond de son cerveau, un sentiment étrange de confort douillet, comme on peut le ressentir quand on a huit ans et que l’on est bien au chaud dans son lit.

— Johnny ! s’écria-t-il.

Il perçut de nouveau la même sensation… une sensation d’assurance confiante comme celle du museau d’un chien contre la paume d’une main tendue.

Quelqu’un cognait contre la porte de l’astronef, cognait avec ses poings et criait.

— Voilà ! dit Asher Sutton. J’arrive. J’arrive tout de suite.

Il souleva la mallette qui était près de son siège et la mit sous son bras. Il alla au sas, fit tourner les verrous et mit pied à terre.

Seul un homme était là.

— Bonjour, dit Asher Sutton.

— Bienvenue sur Terre, monsieur, dit l’homme, et le mot « monsieur » évoqua un souvenir dans la mémoire de Sutton.

Ses yeux allèrent au front de l’homme et il y vit le léger tatouage du numéro de série.

Il avait oublié les androïdes. Peut-être aussi beaucoup d’autres choses. Des petits détails quotidiens qui s’étaient enfuis peu à peu au cours de ces vingt années.

Il vit l’androïde qui le regardait, qui regardait le genou nu apparaissant à travers le tissu déchiré, l’absence de chaussures.

— Où je suis allé, dit Sutton sèchement, on ne pouvait pas acheter un costume neuf tous les jours.

— Ah oui, monsieur, dit l’androïde.

— Et la barbe, ajouta Sutton, c’est parce que je ne pouvais pas me raser.

— J’ai déjà vu des barbes, dit l’androïde.

Sutton resta silencieux et considéra le monde autour de lui… Les tours brillantes s’élançant dans le soleil matinal, le vert du parc et de la pelouse, le vert plus sombre des arbres, les taches bleues et écarlates des jardins fleuris sur les terrasses en pente.

Il prit une profonde respiration et sentit l’air envahir ses poumons, recherchant les alvéoles les plus lointains qui en avaient été privés depuis si longtemps. Et tout lui revenait, lui revenait de nouveau… le souvenir de sa vie sur la Terre, du soleil au petit matin, des couchers de soleil flamboyants, du bleu profond du ciel et de la rosée sur l’herbe, le débit rapide du parler humain et la douceur mélodieuse de la musique humaine, la gentillesse des oiseaux et des écureuils, et la paix et le bien-être.

— La voiture attend, monsieur, dit l’androïde, je vais vous mener à un humain.

— Je préférerais marcher, dit Sutton.

L’androïde secoua la tête.

— L’humain attend et il est très impatient.

— Oh ! alors d’accord, dit Sutton.

Le siège était mou et il s’y enfonça avec plaisir, installant avec soin la mallette sur ses genoux.

La voiture se mit en route et il regarda par la vitre, fasciné par le vert, tout ce vert de la Terre. « Les Vertes prairies » de la Terre, se dit-il. Ou était-ce « les Vertes vallées » ? Cela n’avait plus d’importance à présent. C’était une chanson écrite voilà longtemps. Au temps où il y avait des prairies et des champs sur la Terre au lieu de parcs, quand l’homme utilisait le sol pour des choses plus importantes que des parterres de fleurs. À l’époque, des milliers d’années auparavant, où l’homme commençait tout juste à ressentir en lui l’appel de l’espace. De longues années avant que la Terre soit devenue la capitale et le centre de l’empire galactique.

Un grand vaisseau interstellaire s’envolait à l’autre extrémité du terrain, glissant le long de la rampe de plastique lisse comme une glace, des jets de flammes rougeoyantes bouillonnant dans ses tuyères. Son nez s’engagea dans la courbe de décollage et le vaisseau s’élança en grondant comme une flèche d’argent qui fila dans le bleu. Pendant un moment, il scintilla d’un rouge doré dans le soleil du matin, puis disparut dans la brume azurée.

Sutton ramena son regard vers la Terre, s’enivrant de sa vue comme on s’enivre du premier grand soleil du printemps après des mois d’hiver.

Au loin vers le nord, se dressaient les tours jumelles de la division des Extraterrestres du service de la Justice. À l’est, la masse de plastique et de verre qu’était l’Université d’Amérique du Nord. Et d’autres édifices qu’il avait oubliés… Des édifices dont il s’aperçut qu’il ne connaissait pas le nom. Mais des édifices qui étaient séparés par des kilomètres de distance, avec des parcs et des habitations entre eux. Celles-ci étaient masquées par des arbres et des massifs d’arbustes – aucune n’était isolée sur un terrain nu – et à travers la verdure des collines arrondies, Sutton aperçut des reflets de couleur. Des gens vivaient, habitaient là.

La voiture ralentit et s’arrêta devant le bâtiment de l’administration ; l’androïde ouvrit la portière.

— Par ici, monsieur, dit-il.

Quelques sièges seulement étaient occupés dans le hall, la plupart par des humains. Des humains et des androïdes, pensa Sutton. On ne pouvait pas faire la différence jusqu’à ce qu’on ait vu leur front.

Le signe sur le front, la marque de fabrique. La marque révélatrice qui disait : « Cet homme n’est pas un humain bien qu’il en ait l’aspect. »

Ce sont ceux-là qui m’écouteront, pensa Sutton, ceux qui prêteront attention à moi. Ce sont eux qui me protégeront contre toute hostilité que l’Homme pourrait mettre en œuvre contre moi dans l’avenir. Car ils sont pires que les déshérités. Ils n’ont pas eu d’existence, ils n’ont jamais eu d’existence. Ils ne sont pas nés d’une femme, mais d’un laboratoire. Leur mère est une cuve de produits chimiques et leur père le savoir technologique des hommes normaux.

Androïde : un humain artificiel. Un humain fabriqué en laboratoire grâce aux vastes connaissances de l’Homme sur les produits chimiques, les structures atomiques et moléculaires et l’étrange réaction appelée vie.

Humain en tout sauf à deux égards : la marque sur le front et l’incapacité de se reproduire biologiquement.

Des hommes artificiels pour aider les hommes authentiques, les humains biologiques, à porter le fardeau de l’empire galactique, pour épaissir les rangs clairsemés de l’humanité. Mais maintenus à leur place. Oh oui, très fermement maintenus à leur place.

Le couloir était vide, et Sutton, ses pieds nus claquant sur le plancher, suivit l’androïde.

La porte devant laquelle ils s’arrêtèrent annonçait :

 

THOMAS H. DAVIS

(Humain)

Chef des opérations

 

— Entrez, dit l’androïde.

Sutton entra. L’homme qui était derrière le bureau leva les yeux et sentit sa gorge se serrer.

— Je suis un humain, dit Sutton. Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je le suis.

L’homme désigna de la main un fauteuil.

— Asseyez-vous, dit-il.

Sutton s’exécuta.

— Pourquoi n’avez-vous pas répondu à nos signaux ? demanda Davis.

— Mon installation était démolie, répondit Sutton.

— Votre astronef n’a pas d’immatriculation.

— Les pluies l’ont effacée et je n’avais pas de peinture.

— La pluie n’efface pas la peinture.

— La pluie de la Terre. Là où j’étais, elle l’efface.

— Et vos moteurs ? questionna Davis. Nous n’en avons rien détecté.

— Ils ne marchaient pas, dit Sutton.

La pomme d’Adam de Davis frémit.

— Ne marchaient pas ? Comment naviguiez-vous ?

— Par énergie.

— Par énergie… répéta Davis suffoqué.

Sutton le regarda, glacial :

— Rien d’autre à me demander ?

Davis était confondu. L’interrogatoire se trouvait désorganisé. Les réponses étaient toutes irrégulières. Il tripota son crayon.

— Voyons simplement les formalités habituelles, voulez-vous ? Il tira un bloc de formulaires devant lui.

— Nom ?

— Asher Sutton.

— Origine du v… Voyons, attendez un instant ! Asher Sutton ? Davis plaqua son crayon sur le bureau, repoussa le bloc.

— Exact.

— Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit tout de suite ?

— Vous ne m’en avez pas laissé le loisir. Davis paraissait bouleversé :

— Si j’avais su…

— C’est cette barbe, dit Sutton.

— Mon père parlait souvent de vous. Jim Davis. Peut-être vous souvenez-vous de lui.

Sutton secoua la tête.

— C’était un grand ami de votre père. C’est-à-dire… ils se connaissaient bien.

— Comment va mon père ? demanda Sutton.

— Très bien, dit Davis avec enthousiasme. Il se maintient. Prend de l’âge, mais reste solide.

— Mon père et ma mère, dit Sutton froidement, sont morts voilà cinquante ans. Au moment de la pandémie d’Argus.

Il se leva, fit carrément face à Davis.

— Si vous en avez terminé, dit-il, j’aimerais me rendre à mon hôtel. Ils me trouveront sûrement une chambre.

— Certainement, monsieur Sutton, certainement. Quel hôtel ?

— Aux Armes d’Orion.

Davis chercha dans un tiroir, sortit un annuaire, en tourna les pages, parcourut une colonne d’un doigt tremblant.

— Cherry 26-3489, dit-il. Le téléporteur est là-bas. Il montra une cabine dans le mur.

— Merci, dit Sutton.

— À propos de votre père, monsieur Sutton…

— Je sais. Merci de m’avoir mis au courant.

Il lui tourna le dos et se dirigea vers le téléporteur. Avant d’en fermer la porte, il se retourna.

Davis était au vidéophone et parlait rapidement.

Dans le torrent des siècles
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